CULTURE

Ghardaia: Achoura une fête célébrée cette année dans un contexte inédit

Les familles Ghardaouies célèbrent cette année la fête de « Achoura » dans une atmosphère morose, liée à la pandémie de Covid-19 et ses implications, induisant un contexte inédit marqué par un changement des habitudes ancestrales qui accompagnent cet évènement.

Cette fête à portée religieuse, qui favorise l’échange de visites entre proches et voisins dans une ambiance de détente, de convivialité et de générosité envers les nécessiteux et les orphelins, est assombrie cette année par les mesures et les règles de prévention visant à endiguer la pandémie de coronavirus, notamment le port obligatoire de bavette et la distanciation sociale.

Les instances religieuses ont exhorté la population à respecter les mesures et protocoles visant à endiguer la pandémie, notamment dans les mosquées ainsi que l’interdiction des rassemblements et des rencontres familiales.

Les habitudes des habitants pendant cette fête très prisée par les enfants ont presque radicalement changé, notamment avec l’interdiction des rassemblements et les défilés des enfants entonnant « abiyanou », un chant déclamé pour la circonstance.

Malgré l’impact de la pandémie du coronavirus qui a affecté le mode de vie, les habitants du M’zab expriment, de différentes manières, durant cet évènement, leur attachement aux traditions authentiques léguées par les ancêtres en rapport avec cette fête de Achoura.

Pour célébrer ‘’Achoura’’ les familles Ghardaouies ont recours à des recettes ancestrales jalousement préservées et transmises oralement pour préparer des plats typiquement traditionnels dénommés « Ouchou Tini » un plat à base de couscous et de viande séchées et salées du mouton de l’Aid El-Adha, ainsi que « Ibaoun » (fèves).

La veille d’Achoura, de nombreuses ménagères Ghardaouies s’appliquent à préparer ce couscous, avec une sauce rouge onctueuse composée de viande séchée, d’une variété de légumes frais, de pois chiches, de piment, d’épices et autres petites herbes potagères ainsi qu’un jus de dattes donnant pour le plaisir du palais un goût succulent à ce plat.

Ce met est dégusté ensuite dans un grand plat en présence de tous les parents et grands-parents, dans une ambiance conviviale.

« Ibaoun», ce plat du terroir incontournable à Achoura, se prépare dès la veille par la ménagère qui trempe dans de l’eau douce de la palmeraie de Ghardaïa des fèves sèches durant plusieurs heures avant de les faire bouillir à petit feu toute la nuit.

Décortiqué et assaisonné avec du sel, du cumin et de l’huile d’olive, ce plat se déguste dans la matinée et est distribué aux voisins et passants par les enfants en chantant une chanson célèbre dénommée « Aba Nouh ».

Par ailleurs, un mélange de confiseries, friandises et autres fruits secs tels amandes, cacahouètes et noisettes est également distribué aux enfants.

La tradition veut que la veille d’Achoura, les femmes mettent à leurs enfants du « khôl » (poudre d’antimoine que l’on met sur le contour des yeux afin de les mettre en valeur.

Achoura est pour les familles Ghardaouies à la fois une fête sacrée portant de fortes significations religieuses et une occasion de perpétuer des traditions et des coutumes ancestrales propres à chaque couche sociale.

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