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Hadj Mahmoud Guémmama : digne représentant du nationalisme unitaire targui

Hadj Mahmoud Guémmama,
digne représentant du nationalisme unitaire targui

(Par le Pr Ammar Belhimer, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement)

Hadj Mahmoud Guémmama, député du FLN et doyen des représentants parlementaires du Hoggar et du Tidikelt est décédé après avoir vaillamment lutté contre une maladie chronique. Un digne fils de nos fiers compatriotes des vastes territoires du Sud est ainsi parti. Un valeureux moudjahid et un grand patriote, qui a consacré sa vie durant à la libération de l’Algérie du joug colonial, à l’unité nationale et au développement du pays, a donc rejoint ce matin le royaume du repos éternel. Paix à son âme pure de soldat mobilisé pour la pérennité de l’Etat algérien et la prospérité de son peuple !

Hadj Mahmoud Guémmama était fait de l’acier trempé des nationalistes unionistes touaregs qui ont combattu sans relâche le colonialisme français.

Déjà, moins de deux ans seulement après le déclenchement de la glorieuse Révolution du Premier novembre 1954, deux autres honorables fils du Hoggar, Moussa et El Bey Akhamokh, accompagnés d’un autre moudjahid et militant du FLN, Mohamed Djeghaba, et en réponse à la propagande colonialiste prétendant fallacieusement que la guerre de Libération ne concernait que quelques régions du Nord, ont étendu la Révolution armée dans toute la région du Hoggar et crée alors le Front du Sahara. Hadj Mohamed Guémmama est donc de cette race de moudjahidine implacables, à l’image de l’Amenokal Hadj Moussa qui avait été reçu en 1960 à Paris, en grandes pompes, dans le but politique évident de le persuader d’accepter la partition du Sahara et la division de l’Algérie. Patriote inflexible, l’Amenokal a eu cette réponse en forme d’axiome patriotique : « Je ne vous demande pas l’indépendance de l’Algérie et je ne suis pas là pour demander d’être indépendant de l’Algérie ». Le général De Gaulle lui avait proposé à nouveau de consentir au rattachement du Hoggar au Niger. Cette proposition lui avait déjà été faite en 1956 lors d’un périple du général dans les pays africains, deux ans avant le grand retour au pouvoir de l’ancien chef de la France libre.

Hadj Mahmoud Guémmama est issu de cette lignée de preux combattants élevés dans le vivier de la longue lutte anticoloniale, à l’instar de Moussa et El Bey Akhamokh. Forgé aussi dans le creuset du patriotisme qui marque les Touaregs du Hoggar dont les leaders politiques et spirituels ont eu une aura qui dépasse les frontières de leur territoire. Ces notables patriotes ont largement contribué à la résolution du conflit de l’Azawed, au Nord du Mali. Infiniment méritants de leur patrie, l’Algérie ne les remerciera jamais assez pour leur contribution décisive à la sécurisation des vastes frontières du Sud. Ces patriotes ont toujours incarné cette passerelle entre le Nord et le Sud, contribuant par conséquent au renforcement du sentiment national et du lien d’appartenance à la même terre et à la même communauté de destin.

Hadj Mahmoud Guémmama et les autres députés touaregs, dans le sillage de l’Aménokal Hadj Moussa, ont notamment contribué à faire régner le calme dans une vaste région qui a cependant de solides raisons de réclamer plus de justice sociale et de parts plus justes de la prospérité économique dans une entité nationale unie et prospère. Homme de nature discrète, il n’hésitait pourtant pas à donner de la voix pour évoquer à l’Assemblée nationale ou dans les colonnes de la presse, entre autres questions cruciales, la montée du chômage, les problèmes d’eau, l’enseignement, la négligence de la culture targuie, l’enclavement, les zones d’ombres et autres tâches blanches du développement inégal.

Au même titre que l’Aménokal, le député est le refuge vers lequel se tourne la population en cas de problème. A Tamanrasset, à Djanet ou à Bordj Badji Mokhtar, nos compatriotes de ses contrées difficiles n’expriment pas leur colère en brûlant des pneus ou en coupant la route. Ils viennent voir l’Aménokal, le député ou le notable pour leur exposer les problèmes, et ce sont ces derniers qui sollicitent les institutions de l’Etat pour trouver des solutions et anticiper sur les crises ou les conflits sociaux qui peuvent survenir. C’est le sens même de la sagesse ancestrale des Touaregs, de leur civisme et de leur conscience citoyenne.

Si par ailleurs le Hoggar est demeuré à l’abri du terrorisme, c’est en raison du rôle institutionnel de l’ANP et des services de sécurité bien sûr, mais grâce aussi au travail citoyen et patriotique si discret et si précieux des notables et des députés comme Hadj Mahmoud Guémmama. Les enfants targuis n’ont donc pas rejoint les groupes terroristes d’Al Qaîda, de Daech ou de toute autre organisation d’amants de l’Apocalypse terroriste ! Ils respectent beaucoup leurs aînés et aspirent à avoir la même qualité de vie et la même considération que les autres Algériens, qui vivent ailleurs.

Hadj Mahmoud Guémmama était de la trempe des grands militants. Il fut un exemple de sagesse politique et une référence morale au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN). Quand il prenait la parole, c’était pour d’abord et toujours défendre l’unité du pays, avant d’exposer, sur un ton calme et avec les accents de la pondération, les problèmes de développement de la région.

Paix éternelle à son âme de juste et de digne fils de sa patrie algérienne une, indivisible et reconnaissante aux meilleurs de ses enfants.

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