ECONOMIE

Mettre en place des lois pérennes pour redynamiser le montage industriel

Le président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, a appelé, mercredi à Alger, à la mise en place de lois pérennes pour redynamiser les activités du montage industriel en Algérie.

L’ANCA s’attèle, en coordination avec les opérateurs dans le domaine du montage industriel en Algérie, à la constitution d’une commission qui aura pour mission la formulation de propositions d’idées et de solutions objectives aux problèmes du secteur, à soumettre aux ministères concernés en vue de redynamiser l’activité sur des bases solides et avec une vision prospective à long termes, a fait savoir M. Hadj Tahar Boulenouar lors d’une conférence de presse organisée par l’ANCA sur « le montage industriel en Algérie ».

Concernant son évaluation des activités de montage industriel en Algérie (automobile, électroménager ou électroniques), M. Boulenouar a estimé que les projets lancés, depuis des années, n’ont pas atteint les objectifs escomptés, notamment en ce qui concerne l’augmentation du taux d’intégration nationale et la création d’un réseau de petites et moyennes entreprises (PME) de sous-traitance pour mettre en place un tissu national industriel cohérent.

Pour le président de l’ANCA, cet échec s’explique essentiellement par l’instabilité des lois régissant ces activités, d’où l’appréhension des opérateurs à investir, les difficultés administratives et bureaucratiques,auxquelles fait face chaque investisseur aussi bien avant qu’après l’entrée en activité, le retard du secteur bancaire à s’adapter à l’évolution du domaine commercial et à la dynamique économique.

Pour remédier à la situation, l’ANCA préconise des zones industrielles spécialisées, regroupant en une seule zone les opérateurs d’une même activité afin de faciliter l’accès aux services et moyens disponibles et l’insertion dans le tissu industriel, en sus que la définition des besoins à satisfaire par l’industrie locale et ceux requérant l’importation en oeuvrant à l’acquisition de l’expertise nécessaire pour pouvoir produire ultérieurement.

A une question sur le retour à l’importation de véhicules de moins de trois ans et de téléphones portables, prévu dans la loi de finances 2020, M. Boulenouar a admis que de telles mesures pouvaient avoir une incidence positive sur la baisse des prix, du fait de la concurrence des produits importés, estimant, toutefois, qu' »à long terme l’impact sera négatif sur l’industrie nationale, en l’absence d’une stratégie de relance des activités de montage national sur des bases solides ».

Pour sa part, M. Tarek Chitour, représentant d’une entreprise spécialisée dans l’importation d’équipements et de matériel de travaux publics a indiqué que l’importation à un côté positif en termes de connaissance des besoins du marché national, d’expérience en matière commerciale et de confiance de l’opérateur étranger, soulignant l’intérêt de mettre à profit ces aspects pour se lancer dans le montage industriel en Algérie pour le transfert d’expériences et de technologies, en collaboration avec le partenaire étranger, et partant créer d’autres entreprise de sous-traitance à l’échelle nationale.

A cet effet, il a rappelé que son entreprise, qui représente depuis 2003 une marque mondiale d’équipements et de matériel de travaux publics en Algérie, s’apprête à lancer dans la wilaya de Bouira un projet de montage de matériel de travaux publics en partenariat avec le même partenaire, ce qui permettra de réduire la facture d’importation, de créer de nouveaux postes d’emplois et de contribuer à la création d’entreprises de sous-traitance dans ce domaine.

Dans le domaine du montage de téléphones portables, le président de la commission nationale des commerçants de la téléphonie et de l’électronique, Tabti Mohamed Bachir, qui est également un investisseur dans ce domaine, a affirmé que « le problème que pose le retour à l’importation des téléphones portables est comment récupérer les fonds injectés par les investisseurs dans ce créneau », plaidant pour « une stratégie nationale et des lois pérennes pour développer cette industrie au niveau local ».

Affirmant que le produit algérien peut être concurrentiel, M.Tabti estimé que les bénéfices réalisés par les sociétés multinationales activant dans les pays asiatiques, au regard du faible coût de la main-d’œuvre, peuvent être réalisés en Algérie en bénéficiant des avantages économiques et fiscaux octroyés par l’Etat au profit des investisseurs.

L’industrie nationale peut être un fournisseur du marché africain, ce qui est à même d’attirer davantage d’opérateurs étrangers à condition de garantir la stabilité législative.

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