SANTE/TECHNOLOGIE

Quatre nouveaux décrets pour soutenir l’industrie pharmaceutique locale

Quatre décrets sont en cours de finalisation, permettant de mettre en place une nouvelle politique dans l’industrie pharmaceutique qui favorisera les producteurs locaux, a indiqué lundi le ministre délégué chargé de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed.

« Nous travaillons sur quatre décrets (…) Lorsque vous voulez construire un système, il faut avoir des fondations solides qui sont la réglementation. C’est ça qui va porter le système », a déclaré M. Benbahmed sur les ondes de la Radio algérienne.

Ces textes portent notamment sur l’enregistrement des médicaments, leur homologation, les cahiers de charges relatives à l’importation et à la production nationale, la définition de l’établissement pharmaceutique et la définition des médicaments essentiels.

Avec ces décrets, les autorités publiques visent à mettre en œuvre « une nouvelle politique qui sera axée sur la prise en charge des malades, l’intérêt de la santé publique mais aussi l’intérêt économique tout en projetant sur l’export », explique-t-il.

L’objectif est de développer une production nationale « qui ne soit pas l’expression d’une volonté de démonstration démagogique politique », selon le ministre qui a souligné qu’il ne s’agit pas de « faire dans l’immobilier industriel ni d’additionner les unités de production mais de répondre réellement à la demande locale ».

Une cartographie des producteurs prochainement présentée au gouvernement

Ainsi, l’action sera orientée vers la production de médicaments « essentiels à forte valeur ajoutée », à l’instar du diabète, l’oncologie et toutes les maladies chroniques, selon le ministre.

« Il faut raisonner en aires thérapeutiques et pas en nombre d’unités de production ( ) ça ne m’intéresse pas de dire que nous avons 95 unités de production, même si c’est un très beau chiffre, mais de dire qu’est ce que nous fabriquons et qu’est ce que nous y gagnons en termes de valeur ajoutée économique et de protection de santé publique », a-t-il expliqué.

Pour ce faire, une cartographie des producteurs a été réalisée et sera présentée au gouvernement « dans les semaines qui viennent », selon M. Benbahmed.

Cette cartographie ne se contente pas de lister l’ensemble des unités et de leurs implantations géographiques mais aussi les lignes de production, leurs types, les formes de médicaments produits, leurs aires thérapeutiques et les technologies utilisées.

« Nous avons été surpris (en élaborant cette cartographie) par le potentiel qui existe et des dossiers en attente. Nous avons trouvé des projets qui sont prêts à aboutir, qui ne demandaient qu’à être encouragés et qui étaient quasiment gelés pour des considérations administratives qui devraient cacher certainement des intérêts », a-t-il confié.

L’objectif est de ramener la part des produits locaux à 70% du marché des médicaments algériens, estimés à 4 milliards de dollars, contre 50% actuellement.

« Nous estimons que l’Algérie peut être dans deux à trois ans un véritable +hub pharma+ de la région et du continent. Nous avons les capacités humaines, les universités, l’énergie, l’aménagement de territoire qui permettent aux pays de devenir un jeune dragon de l’industrie pharmaceutique », a-t-il estimé.

Interrogé sur la disponibilité des équipements nécessaires pour la prévention contre la pandémie Covid-19, le ministre a assuré que les stocks destinés au personnel médical et hospitalier sont « très largement suffisants » et que « tout les commandes sont satisfaites », tandis que, pour le grand public, il sera mis en place progressivement une production locale des masques alternatives (utilisables plusieurs fois) en collaboration avec les ministères concernés.

Covid-19 : Production des testes rapides à partir de la 3e semaine de mai

D’ailleurs, une réunion est prévue la semaine prochaine avec les producteurs de masques afin de les aider à relancer leurs appareils productifs notamment en assurant un approvisionnement régulier en matière première.

« Notre objectif à court terme est d’atteindre l’autonomie en matière de masque », a indiqué M. Benbahmed ajoutant qu’il est également envisagé d’exporter d’autres produits comme les gants, les testes rapides, les solutions hydro-alcoolique produits actuellement par 40 industriels algériens.

Selon lui, l’industrie pharmaceutique algérienne était « au rendez-vous », en renforçant la production locale des équipements et médicaments nécessaires pour faire face à la pandémie.

Quant aux kits de dépistage, des producteurs de bandelettes de glycémie vont convertir leur activité pour produire des testes rapides.

« Aujourd’hui, la technologie est prête, les unités et les machines sont prêtes, les employés sont formés à distance par le partenaire chinois ( ) la troisième semaine de mai, ils seront en pleine production avec une capacité de 40.000 testes/8 heures », a-t-il avancé.

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page